samedi 19 janvier 2013

Incendie des Mésanges :« La problématique sécuritaire était connue »

Le procès continue dans l’affaire de l’incendie des Mésanges, une tour de logements sociaux, qui a causé la mort de 7 personnes en 2003. Les prochaines audiences se dérouleront
les 6 et 18 février 2013, à 9h au Palais de Justice, Rue de Nimy 35 à Mons.
 
 
Thérèse Michels
 
L’audience du 7 janvier a donné lieu à un réquisitoire implacable de Marie-Christine Beauvois, premier substitut, à charge de Maurice Lafosse, ex-président de la Sorelobo et ancien bourgmestre de Mons, et de Victor Zdanov, ex-directeur-gérant. Sur base des rapports des pompiers et des experts (voir Solidaire n°01-02 du 10 janvier 2013), Marie-Christine Beauvois accuse : « La problématique sécuritaire était parfaitement connue. MM Lafosse et Zdanov ont fait preuve de passivité. En plus, il y a eu lacune dans un devoir général de prudence. La sécurité incendie était la priorité absolue. Leur attitude était scandaleusement irresponsable ».
Le Procureur du Roi, Christian Henry, a ensuite démontré que la Sorelobo a, pendant plus de 20 ans, agi dans l'illégalité. Depuis le début des auditions, M. Lafosse et V. Zdanov affirment en effet que les normes incendie n'étaient pas obligatoires pour les bâtiments construits avant 1972 (l’immeuble des Mésanges date de 1969). « Or j'ai en ma possession l'arrêté du 4 avril 1972 fixant les normes incendies. Cet arrêté s'appliquait bien à l'ensemble des bâtiments élevés, même anciens. La Sorelobo savait donc très bien que cette norme s'appliquait à l’immeuble des Mésanges, car elle a elle-même décidé de placer des escaliers de secours externes en 1975 ».
Bien évidemment, ce n'est pas la Sorelobo qui a bouté le feu, mais les prévenus n'ont pas pris toutes les mesures nécessaires pour éviter la propagation du feu, au mépris de leurs obligations. Selon le procureur du Roi, les prévenus doivent donc être reconnus coupables d'homicide involontaire par défaut de prévoyance.
Par ailleurs, pour la première fois depuis le début de la procédure, les victimes ont reçu des excuses du Procureur du Roi pour le délai beaucoup trop long qu'a pris l'appareil judiciaire dans cette affaire.

1 commentaire:

  1. Excellent compte-rendu qui reflète bien de la tournure du procès!
    Espérons que les coupables paieront cher leurs fautes/manquements et que ce procès serve d'exemple aux politiques imprévoyants.

    Alain

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