jeudi 20 février 2014

lundi 10 février 2014

Lettre ouverte au Collège communal de Colfontaine.


Chers « camarades » (même si je ne pense pas que vous méritiez encore ce titre),

Il y a quelques mois, vous avez décidé de licencier 32 travailleuses de la commune de Colfontaine. Vous n’auriez jamais pensé rencontrer une telle mobilisation citoyenne, militante et syndicale. Devant cette pression populaire, vous avez finalement plié et réintégré (au rabais) 26 d’entre elles. Vous avez toutefois décidé de licencier, sans aucune raison, 5 de ces femmes. Leur seule faute aura été de se battre pour leur emploi et de refuser la soumission que votre bourgmestre Mr D’Antonio attendait d’elles. Aujourd’hui elles sont seules, abandonnées à leur triste sort. Quelle belle image de la démocratie vous nous démontrez par ce geste. Aujourd’hui, je ne vais pas vous réveiller à 6h30 du matin mais je vais au nom du PTB Mons-Borinage vous inviter à la réflexion.

Lucien, toi qui jadis défendais les travailleurs, te voici devenu le fossoyeur d’emplois publics. Tu dis vouloir faire des économies, mais toi comme moi savons très bien que c’est faux sinon pourquoi avoir dépensé autant d’argent dans la création d’une magnifique salle de fitness qui devrait logiquement servir aux retraités. Mais la vérité est tout autre n’est ce pas ? Lucien, toi qui jouis d’un salaire très confortable, comment te sens-tu quand tu sais que tu as plongé des travailleuses dans la précarité ? S’il est vrai que tu as fait une grave erreur en t’en prenant aux plus faibles, jamais tu n’aurais pensé qu’elles se défendraient avec autant d’acharnement. Tu as fait beaucoup de mal à ces travailleuses mais tu n’es pas le seul coupable. Ceux qui portent la plus lourde responsabilité, sont ceux qui t’ont laissé faire, ceux qui les yeux fermés ont approuvé ta décision alors même qu’ils la désapprouvaient. C’est à eux que je veux m’adresser maintenant.

Luc, tu es le 1er échevin, tu dis dans la presse que le PTB n’est rien, que si je suis sorti dans la rue pour défendre ces travailleuses, c’est parce que ma mère exerce le même métier. Luc, même si je suis fier d’être fils d’ouvrier, sache que je défends tous les travailleurs avec la même force. Je constate que ton mandat d’échevin qui te permet de vivre très largement au dessus du niveau d’un ouvrier te fait également oublier la réalité du travail physique. Comment oses-tu défendre l’indéfendable ? Certes, ton dos ne sera pas courbé par la tâche, tes mains ne seront pas douloureuses à cause des heures passées dans l’eau de nettoyage, mais sur tes épaules tu devras porter la responsabilité de 5 vies brisées.

Martine, durant des années je t’ai entendu parler de la défense des travailleurs. Tu as toujours su conseiller et orienter les gens qui venaient te rencontrer à la mutuelle. Aujourd’hui, te voilà présidente du CPAS. Dis-moi, n’y a-t-il pas assez de travail que tu votes le licenciement de 5 travailleuses les dirigeant tout droit vers le CPAS une fois que les mesures d’exclusion du chômage votées par ton parti feront d’elles des demandeuses de l’aide sociale ?

Enfin aux autres membres de la majorité PS, en 2012 vous disiez haut et fort : « Les socialistes c’est nous ». Avez-vous au moins lu la Charte de Quaregnon ? Ou êtes-vous de cette génération bling-bling du PS, cette génération de la gauche caviar qui ne connait pas le parfum de la lutte mais le parfum des salons dorés et le goût du champagne. Comment osez-vous dire que vous êtes des socialistes ?
J’ai lu dans la presse que je vous menaçais par courrier d’une révolution. Cela m’a beaucoup fait rire car c’est un gros mensonge. Par contre, voici ce que le PTB vous promet. Nous vous promettons une opposition de gauche forte via notre Conseiller communal Jean-François Hubert. Comptez sur nous pour ramener le débat à gauche. Comptez sur nous pour nous opposer à votre destruction des services publics. Comptez sur nous pour défendre les citoyens de Colfontaine. Nous serons toujours aux côtés des travailleurs dans la rue car nous mangeons le même pain. Il ne tient qu’à vous de reprendre la place qui devrait être la vôtre : LA GAUCHE !

Gaetan Lelong, président PTB Mons-Borinage

dimanche 2 février 2014

Motion conjointe Ecolo-PTB en faveur des Afghans, déposée lors du Conseil Communal de Mons le 20 janvier

Motion conjointe Ecolo-PTB en faveur des Afghans, déposée et refusée par la majorité PS-MR lors du Conseil Communal de Mons le 20 janvier:




Motion: Soutien aux migrants afghans

Considérant que depuis quelques années, un certain nombre d’Afghans en situation irrégulière en Belgique mènent des occupations voire des grèves de la faim pour ne pas être renvoyés de force vers leur pays en guerre ;
Considérant que bien que le taux de protection accordé aux Afghans avoisine les 60% en Belgique, il subsiste des problèmes dans l’examen des demandes d’asile de ces derniers ;
Considérant qu’un certain nombre de personnes sont vulnérables et courent un danger réel de persécution en cas de retour en Afghanistan. C’est le cas notamment des enfants, des jeunes garçons en âge de combattre, des femmes et des filles, des minorités ethniques, religieuses et sexuelles, des personnes perçues comme occidentalisées ou contrevenant aux normes sociales etc. Or, la question de l’intérêt supérieur des enfants et celle des femmes ne semblent pas être examinées de manière rigoureuse et prises en considération dans la demande de protection ;
Considérant la recommandation du HCR (Haut-commissariat pour les réfugiés) selon laquelle les Afghans font partie des profils à risque dans les nouvelles instructions d’août 2013.
Considérant que le Ministère des Affaires Etrangères déconseille les voyages en Afghanistan en raison du manque de sécurité.
Considérant que le retour en Afghanistan de demandeurs d’asile déboutés ou de personnes contraintes de “retour volontaire” est synonyme de danger comme le montre la mort du jeune Aref début 2013.
Considérant la méthodologie inappropriée du CGRA (Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides) qui, pour ce qui concerne la protection subsidiaire, a examiné la situation sécuritaire région par région… alors que l’on sait que la situation de violence est volatile et qu’elle s’est ailleurs encore détériorée tant dans les zones rurales qu’à Kaboul.
Considérant qu’il semble que le CGRA ait, après avoir gelé pour une courte période les dossiers Afghans et suite aux nouvelles instructions du Haut-commissariat pour les réfugies, décidé que ces dernières ne constituaient pas en elles-mêmes un nouvel élément pour réintroduire valablement une nouvelle demande d’asile.
Considérant qu’il n’y a plus de moratoire sur les expulsions et refoulements d’Afghans comme du temps de M. Wathelet. Qu’il y a de plus en plus de détentions en vue de rapatriements vers Kaboul ce qui a pour conséquence que nombre d’entre eux se retrouvent dans l’illégalité, pendant des années, avec des enfants qui suivent une scolarité et apprennent le néerlandais ou le français.
Considérant que ces personnes sont dans les faits « inéloignées » et souvent bien intégrées, que leurs enfants sont scolarisés et parfois nés ici et qu’elles proviennent d’un pays en guerre (pas de possibilité d’introduire une demande depuis le pays et pas de poste diplomatique), elles devraient pouvoir demander et obtenir un titre de séjour (provisoire et renouvelable). Problème ici : l’OE considère parfois qu’il est possible d’introduire une demande depuis le pays ou que l’ancrage local durable est insuffisant et qu’il ne constitue pas un critère en soi (appréciation souveraine de l’administration).
Considérant que lors de leur rencontre en décembre 2013, plusieurs membres du collège ont soutenu l'idée d'une motion
Le Conseil Communal demande au Collège de faire des démarches auprès de la Secrétaire d’Etat à la politique de migration et d’asile pour lui soumettre les recommandations suivantes :
• appeler la Secrétaire d’État à la politique de migration et d’asile à développer un véritable dialogue concernant la situation des Afghans afin que des solutions dignes et humaines soient trouvées pour eux ;
• demander à la Secrétaire d’État à la politique de migration et d’asile de mettre en place un moratoire sur toutes les expulsions vers l’Afghanistan ;
• appeler à un débat parlementaire sur la situation en Afghanistan (clarification) et sur la question des renvois vers l’Afghanistan ;
• demander aux instances d’asile d’examiner la demande de protection des Afghans avec toute la rigueur qui s’impose compte tenu de la nature volatile du conflit et des nombreux profils à risque listés récemment par le HCR ;
• demander aux autorités belges et aux instances d’asile de prendre en considération l’intérêt supérieur des enfants, dans toutes les prises de décision qui les concernent ;
• demander à la Secrétaire d’´État à la politique de migration et d’asile qu’une solution digne soit proposée aux Afghans qui ne peuvent être éloignés et qui se trouvent actuellement dans une situation de non droit (en leur octroyant un titre de séjour provisoire).