Quelques perturbations dans le trafic des trains prirent les usagers au dépourvu, en gare de Mons comme ailleurs, à cause d'une action de grève des cheminots des ateliers. Mais quels sont les enjeux de cette action? Qui sont les vrais responsables?
La libéralisation, les directives européennes (ou d'autres opérations du genre de la refonte récente du premier paquet ferroviaire) met les services publics tels que les chemins de fer en difficulté par l'obligation de changements structurels. Parmi d'autres mesures prises, les dirigeants du groupe SNCB ont entrepris la réorganisation des méthodes de travail de ses ateliers de locomotives et d'entretien des trains de voyageurs, afin d'en réduire les coûts… qu'ils disent!
En fait, les frais de consultance par des experts externes à la SNCB et les frais de mise en œuvre de ce projet seraient plus coûteux à eux seuls que les économies que l'on pourrait en retirer, selon les syndicats des cheminots. Sauf que, ce projet "plan BeLean" (*) des ateliers SNCB mettra une nouvelle fois l'emploi cheminot et l'avenir de ces travailleurs sur la sellette. On annonce un dégraissage de plus de 600 à près de 700 emplois dans les prochaines années, lorsque BeLean sera entièrement opérationnel dans tous les ateliers de Belgique.
Quelles en seront les conséquences pour l'usager? Il est clair qu'un matériel ferroviaire entretenu avec des moyens réduits en personnel perdra naturellement en fiabilité et en sécurité, et ce de manière alarmante. Il est même désolant que des catastrophes comme celles de Pécrot ou de Buizingen n'aient pas plus que cela servi d'exemple à la direction de la SNCB pour, au contraire, renforcer la sécurité, entre-autre par un meilleur suivi dans l'entretien des trains et la réparation des pannes, elles-mêmes partiellement responsables des retards croissants.
L'atelier de Cuesmes, qui s'occupe, entre-autres de la rénovation des voitures voyageurs à étage, et la gare de formation de trains voyageurs s'occupant de l'entretien et du dépannage, sont donc restés fermés ce jeudi 10 novembre, suite à l'action de grève lancée par un préavis en front commun syndical CSC-Transcom et CGSP.
Le Parti du Travail de Belgique dénonce, une nouvelle fois, les atteintes faites à l'emploi, dans ce cas-ci pour d'obscures raisons, prétendument économiques, mais dont la gestion chaotique par des dirigeants peu scrupuleux sur l'avenir des cheminots, patrons dont la seule motivation est la rentabilité par l'augmentation des gains de productivité au détriment de l'emploi, de la santé des travailleurs, et surtout de la sécurité des voyageurs.
La SNCB ferait de belles économies, notamment en abaissant le salaire démesuré des CEO (les 3 patrons), et en investissant là où c'est nécessaire (et non dans la construction de gares inutiles, des gares d'apparat). Le transport par train doit rester un service rendu au public, et non un moyen de plus de créer de l'argent sur le dos des travailleurs. Le PTB est solidaire et soutient, de ce fait, la grève des cheminots de ce jeudi.
(*) Outre la réorganisation du travail, le but ultime du plan BeLean consiste surtout à augmenter la productivité des ateliers SNCB, ici par le "Lean Management", une méthode d'exploitation du travailleur inventée et mise en pratique par les géants de la construction automobile (e.a. le toyotisme, le fordisme, le taylorisme, …). Les conséquences de cette hausse de productivité seront désastreuses pour les cheminots des ateliers, entre-autre sur leur santé, par des cadences de travail inhumaines. Faire le même travail, avec moins de personnel, une régression sociale, ni plus, ni moins.
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