… Victimes et cheminots s'expriment.
Le 15 février 2012, nous nous sommes rassemblés à l'auditoire Marie Curie à l'Umons pour une conférence sur la sécurité du rail. Cette rencontre avait lieu à la date du deuxième anniversaire de la catastrophe de Buizingen et dans la région la plus touchée par ce malheureux évènement.
Nous avons eu le plaisir d'y accueillir 57 personnes qui ont été attentives à ce que les 7 orateurs de la soirée avaient à raconter.
La soirée a commencé par une minute de silence pour les victimes de Buizingen mais également pour les victimes des autres catastrophes ferroviaires en Belgique.
7 orateurs avaient accepté de venir prendre la parole :
Ginette Henquart, navetteuse, a eu l'occasion de partager ses craintes journalières dans les trains. Elle a également profité de l'occasion pour passer le message de Guillaume qui a été en incapacité de travail durant 13 mois suite à la catastrophe.
Paul De Rammelaere, accompagnateur de train retraité, a également fait passer un message très clair sur la sécurité du rail, les horaires inhumains et dangereux du personnel et les décisions prises sans connaissance du terrain qui peuvent avoir un effet négatif sur la sécurité.
Benoit Gilson (représentant et porte-parole Infrabel) a fait un exposé sur le matériel ainsi que sur l'avancement de la mise en place du TBL1+ et les projets concernant la sécurité. Cet exposé a naturellement éveillé des questions dans le public qui se préparait à la deuxième partie du débat, sous forme de session questions/réponses.
Louis Maraitte (représentant et porte-parole SNCB-Holding) n'a pas désiré participer à la première partie étant donné qu'il est venu à la conférence afin de pouvoir répondre aux éventuelles questions concernant la construction des gares.
Michaël Vanloubbeeck (représentant et porte-parole SNCB) a donné plus de précisions sur le personnel de la SNCB ainsi que les difficultés de recrutement.
Lorenzo Marredda (conducteur, délégué CSC-Transcom) a fait part de la situation avec un exposé très intéressant qui, de plus, était instructif pour les navetteurs présents dans la salle. Il a également eu l'occasion de rectifier quelque peu les demi-vérités trop flagrantes des responsables SNCB et Infrabel.
Bertrand Chauvenne (Secrétaire permanent CGSP Cheminots La Louvière) a également fait un exposé très clair en tant que délégué syndical en y ajoutant des faits nouveaux.
La modératrice de la soirée était Anita Mahy, navetteuse, rescapée de la catastrophe de Buizingen et organisatrice de la soirée.
Après la première partie de la soirée avec prises de parole des orateurs, Anita a annoncé la présence dans la salle de deux personnes de Courtrai qui l'avaient contactée la veille. Ces personnes sont deux chercheuses qui, sur demande du Service Public Fédéral Intérieur, font une enquête sur le suivi et l'aide aux victimes de catastrophes. Anita a présenté ces deux dames et a expliqué la raison de leur présence. Suite à la conférence, l'accident de Buizingen est inclus dans l'enquête et de ce fait, une liste a circulé dans la salle afin que les victimes de la catastrophe présentes à la soirée puissent s'inscrire pour contribuer à cette enquête. Nous avons pu récolter 26 inscriptions pour l'enquête.
Après cet intermezzo qui donne une plus value à la soirée, le débat sous forme de questions-réponses fut ouvert.
Tenant compte du fait que certaines personnes préfèrent participer de leur place et d'autres préfèrent venir à l'avant, il y avait une alternance entre les deux.
Il y a eu énormément de questions surtout dirigées vers les porte-paroles de SNCB/Infrabel/SNCB Holding. Les navetteurs y étaient mauvais juge concernant ces réponses, mais les représentants des syndicats y ont fait un boulot remarquable en démontrant clairement ce qui n'était pas correct dans les réponses des porte-paroles, ce qui fut généralement même admis par ces mêmes porte-paroles.
Il y a eu également quelques interventions directes du tac au tac entre les orateurs et le public qui devenait plus hardi.
Les cheminots présents dans la salle ont également eu l'occasion de s'exprimer avec de belles discussions ouvertes entre le porte-parole SNCB et les cheminots.
A 22H30, Anita, a dû clôturer ce débat/conférence qui battait encore son plein. Elle a profité de ce moment pour proposer au porte-parole de la SNCB de continuer en interne dans la société la discussion avec les cheminots, vu que le sujet était enfin ouvert et en dialogue.
En clôturant, Anita Mahy a remercié les orateurs et le public présents avec la proposition de refaire une conférence de ce genre le 15 février 2013, ce qui a été reçu par des applaudissements.
Donc rendez-vous le 15 février 2013 pour une nouvelle analyse de la sécurité du rail.
Merci à tous.
Anita Mahy
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire