Interpellation du PTB pour une meilleure organisation du ramassage des immondices (un service qui doit redevenir 100% public) et pour la fourniture de sacs-poubelles gratuits par
la Ville de Mons.
Monsieur le
Bourgmestre,
Mesdames et Messieurs les Echevins et Conseillers,
Mesdames et Messieurs les Echevins et Conseillers,
Il ne se
passe pas une semaine sans qu’on ne lise un article de presse mentionnant les
dysfonctionnements relatifs au ramassage des immondices en porte à porte. Les
plaintes des Montois sont nombreuses et justifiées car passer les fêtes de fin
d’année sous une montagne de papiers, de sacs bleus et blancs a inévitablement
provoqué une certaine exaspération. Du coup, ceux qui sont en première ligne,
c’est-à-dire les éboueurs, subissent toutes les critiques des
usagers et ce, à cause d’une mauvaise gestion de leur hiérarchie. Ces
travailleurs sont mis sous pression et leurs conditions de travail se
dégradent.
Les travailleurs d'Hygea sont mis sous pression |
Depuis la
création de l’intercommunale mixte privé-public Hygea en septembre 2011, la
qualité de service rendu aux usagers s’est franchement dégradée contrairement à
l’objectif de départ qui était, je vous le rappelle, un service de
meilleure qualité et moins cher. Or, que se passe-t-il aujourd’hui, presque un
an et demi après la création d’Hygea ? Exactement l’inverse : concernant
les ramassages, des rues complètes ou des tronçons sont oubliés et les semaines
sans ramassage ne sont pas rares. Apparemment, l’arrivée d’un GPS pour guider
les éboueurs dans leurs tournées et les nombreuses réorganisations ayant
entrainé des changements dans le calendrier des ramassages n’ont toujours pas
amélioré la situation. Les conditions climatiques n’excusent pas tout puisqu’en
Hainaut occidental ou dans la botte du Hainaut, la situation n’a rien de
comparable. Bref, on le constate, ça ne fonctionne pas. La Ville doit
intervenir.
La seule
réponse apportée à ce jour face à tous ces problèmes, et c’est un comble, est l’augmentation
du prix du sac-poubelle blanc de 60 litres à 1 € et celui de 30 litres à 0,54
€. Nous pensons qu’à défaut d’être efficace, l’intercommunale aurait pu essayer
d’être diplomate en n’augmentant pas le prix du sac. De plus, c’est une mesure
injuste puisqu’elle ne tient pas compte des revenus des usagers. Ainsi, ce sont
de nouveau les familles les plus fragiles aux revenus les plus faibles qui sont
pénalisées.
Chers Collègues, faire payer le sac-poubelle plus cher aura sans nul doute un impact sur le nombre de dépôts sauvages. Outre les conséquences environnementales, les dépôts sauvages coûtent très cher à la Ville. Il serait intéressant d’avoir les tous derniers chiffres pour s’en rendre compte. Nous ne doutons pas que la Ville de Mons voudra tout mettre en œuvre pour lutter contre ce phénomène. Aussi nous pensons que, puisque les sacs payants ont un lien avec l’augmentation du nombre de dépôts sauvages, proposer une quantité annuelle de sacs gratuits en fonction des besoins de chaque famille sans augmentation de la taxe immondices pourrait sensiblement améliorer la situation. Nous tenons d’ailleurs à rappeler qu’à partir de cette année, chaque commune à l’obligation de distribuer gratuitement des sacs aux usagers, le prix des sacs étant compris dans la taxe. Toutes les communes de la région le font d’ailleurs sauf Hensies et Mons.
Pourquoi donc la Ville ne se plie-t-elle pas à cette obligation ?
A cette question, on invoque comme justification que, comme la commune doit se soumettre à l’application du coût-vérité, c’est-à-dire qu’elle doit réclamer une taxe sur les immondices couvrant le coût réel de leur traitement, si elle était contrainte de distribuer des sacs à la population, elle devrait augmenter la taxe. Nous ne le pensons pas. Sinon, comment expliquer que le fameux coût-vérité appliqué soit si différent d’une commune à l’autre ? Citons comme exemple les deux communes qui ne distribuent pas de sacs aux usagers : à Hensies, un ménage de 4 personnes ou plus paiera une taxe annuelle de 90 € mais à Mons ce ménage paiera une taxe de 145 €. Rien ne justifie cette différence de 55 €. Le coût-vérité a bon dos... Enfin, dans un cadre plus large, nous pensons que l’application du coût-vérité va à l’encontre du principe même de la solidarité. En effet, pour nous, un service de salubrité doit rester 100% public et être financé par l’impôt afin que les revenus les plus élevés contribuent plus que les revenus les plus faibles. Imaginez un moment que l’on applique le principe du coût-vérité pour l’enseignement ou les soins de santé, des centaines de milliers de personnes n’y auraient plus accès.
Voici
maintenant quelques questions : considérant que l’intercommunale devra
assumer une perte pour 2012 estimée entre 2 millions et 2 millions 1/2 d’euros
entièrement à charge du partenaire privé Shanks et que cela n’était pas prévu,
considérant qu’une société privée veut faire des profits, comment compte-t-elle
s’y prendre pour la suite ? La taxe va-t-elle augmenter ? Le prix du sac
va-t-il de nouveau augmenter ? Va-t-on diminuer, officiellement cette
fois-ci, la fréquence des ramassages et donc la qualité du service ? Autre
question : le surcoût de 900.000 € avancé à la presse par Monsieur
L’Echevin des finances en cas de distribution de sacs à la population ne vient
pas de nulle part. Une étude a dû être réalisée pour annoncer ce chiffre. Nous
aimerions pouvoir la consulter pour vérifier sur base de quelle quantité de
sacs on détermine ce montant et pour savoir si on a tenu compte d’une
diminution en tonnage des dépôts sauvages.
Une dernière
question pour terminer : quid du projet d’écopôle à Havré et surtout quid
du traitement biologique des déchets organiques par la biométhanisation ?
Un troisième sac biodégradable fera probablement son apparition dans quelques communes
pilotes en 2014 pour le tri des déchets organiques. Cette mesure aura un effet financier
bénéfique pour les usagers qui pourront ainsi diminuer le volume du sac des
déchets ménagers de plus d’un tiers. Cependant, nous osons espérer que ce sac
sera entièrement gratuit.
John Beugnies.
Enfin les vraies questions qui interpellent dans la vraie vie et pas comme ces élus qui vivent sur leur nuages et insensibles aux problèmes de la population.
RépondreSupprimer