29 octobre 2013 : grand mouvement de solidarité des habitants à l’appel
de la CGSP et du PTB Mons-Borinage
Il y a deux
semaines, la majorité PS-MR à Colfontaine décidait sous prétexte de mesure d’économie
de licencier 32 techniciennes de surface sans concertation sociale. Un contrat avec
une société privée après une période d’essai de 15 jours était proposé en
compensation à ces travailleuses. Mais celles-ci ne sont pas dupes, pour elles,
Il s’agit bien là d’un licenciement collectif déguisé.
Une
travailleuse témoigne : « On me propose un CDI dans une société
privée mais seulement après une période d’essai de 15 jours. Si je ne conviens
pas, c’est le chômage. Je ne me fais pas d’illusion puisqu’on devra nettoyer 63
m² à l’heure au lieu de 20 m² actuellement. Dans les classes où je travaille
c’est impossible puisqu’il faut ranger les chaises et tout le matériel des
enfants avant de commencer. Avec le privé, ce seront les enseignants qui
devront ranger... ».
Une autre technicienne de surface ajoute : « je vais perdre beaucoup d’heures, du coup, je vais gagner 400 € en moins par mois. On n’arrivera pas à s’en sortir avec les enfants à la maison. Je suis désespérée... »
Une autre technicienne de surface ajoute : « je vais perdre beaucoup d’heures, du coup, je vais gagner 400 € en moins par mois. On n’arrivera pas à s’en sortir avec les enfants à la maison. Je suis désespérée... »
Suite à
l’appel de la CGSP et du PTB Mons-Borinage, une grande mobilisation des
habitants et de travailleurs d’autres régions a eu lieu le soir du conseil
communal. C’est ainsi que près de 400 personnes se sont retrouvées sur la Grand
Place pour manifester leur soutien au 32 travailleuses et ce, malgré le froid.
La salle du Conseil était bien trop petite pour accueillir tout ce monde en
colère.
De nombreux militants du PTB étaient présents. Des camarades sont même
venus de Charleroi, La Louvière ou encore Bruxelles. A noter, la présence
remarquée du mouvement Occupy Mons venu soutenir les travailleuses.
Gaëtan
Lelong, président du PTB Mons-Borinage a tenu à rappeler, en prenant la parole
devant la foule, que les 32 travailleuses n’étaient pas responsables de la
situation
financière de la commune de Colfontaine et qu’elles ne devaient pas
en payer les conséquences. « Il est
inacceptable de s’attaquer à ces femmes, ce sont les vrais responsables de la
crise qui doivent payer, c’est à dire les grands banquiers, les spéculateurs et
les millionnaires » ajoute-t-il.
Pendant ce temps, le conseil communal se déroulait
sous haute tension. C’était l’avant-dernier point ajouté en urgence qui allait
décider du sort des travailleuses (annulation de la procédure de licenciement).
Malheureusement, ce qui devait arriver, arriva : le bourgmestre décréta le
huis clos pour cause de maintien de l’ordre. « Je suis dégoûté, cet acte
était clairement prémédité pour ne pas voter ce point sensible » fustige
Jean-François Hubert tout nouveau conseiller PTB à Colfontaine.
Des
travailleuses concernées par ces licenciements sont sorties de la salle en
pleurs mais de nombreux Colfontainois ont refusé de quitter la salle et du coup
la séance a été levée. Sur un claquement de doigts, de nombreux policiers sont
arrivés en renfort pour déloger les habitants les plus déterminés sans succès.
Il aura fallu attendre 23H30 pour que la situation se débloque.
Dès la
séance levée, Laurent Dufrasne, permanent CGSP Mons-Borinage, s’est adressé aux
habitants toujours présents à l’extérieur malgré l’heure tardive pour signifier
que vu ce qui venait de se passer, la CGSP ne voulait plus revenir à la table
des négociations. C’est le blocage total.
Nous avons recueilli sa réaction à chaud : « Ce qui vient de se passer est inacceptable, ce bourgmestre sans valeurs licencie sans concertation sociale et refuse le débat démocratique au conseil communal. S’il veut la guerre, il va l’avoir ». Que va-t-il se passer maintenant ? « La CGSP n’a jamais envisagé, à travers cette action de mettre « le feu » ou encore de créer « une tempête » au conseil communal de Colfontaine. Si tel avait été le cas, la CGSP aurait été contradictoire envers un de ses objectifs, à savoir, la tenue d’un débat public sur le plan de licenciements collectifs engendrés par le collège communal de Colfontaine. Nous regrettons que le débat public n’ait pu se tenir comme nous l’espérions et tenons à dénoncer fermement les moyens utilisés par l’autorité, et plus particulièrement par le déploiement massif des forces de l’ordre au sein du conseil communal . En décrétant le huis clos, le président du conseil communal a, une fois de
plus, contourné le débat sur ce dossier. Ainsi, les
questions, simples et claires, posées par les conseillers communaux –relais des
citoyens - sont restées
sans réponses. Les travailleuses étaient pourtant en droit d’attendre, de leur
employeur un peu plus de considération et de respect. La CGSP rappelle qu’elle
entend bien poursuivre les différentes actions déjà entamées et qu’elle réunira,
dans le plus bref délai, un comité extraordinaire afin d’actualiser son plan
d’action ».Nous avons recueilli sa réaction à chaud : « Ce qui vient de se passer est inacceptable, ce bourgmestre sans valeurs licencie sans concertation sociale et refuse le débat démocratique au conseil communal. S’il veut la guerre, il va l’avoir ». Que va-t-il se passer maintenant ? « La CGSP n’a jamais envisagé, à travers cette action de mettre « le feu » ou encore de créer « une tempête » au conseil communal de Colfontaine. Si tel avait été le cas, la CGSP aurait été contradictoire envers un de ses objectifs, à savoir, la tenue d’un débat public sur le plan de licenciements collectifs engendrés par le collège communal de Colfontaine. Nous regrettons que le débat public n’ait pu se tenir comme nous l’espérions et tenons à dénoncer fermement les moyens utilisés par l’autorité, et plus particulièrement par le déploiement massif des forces de l’ordre au sein du conseil communal . En décrétant le huis clos, le président du conseil communal a, une fois de
A la sortie
du Conseil, Gaëtan Lelong nous confiait : « le combat ne fait que
commencer et ce sera un combat de longue haleine. Nous allons proposer la
création d’un comité de soutien pour les 32 travailleuses licenciées. Une
première réunion est d’ores et déjà planifiée le vendredi 8 novembre. Nous
allons discuter des différents moyens que nous mettrons en place pour aider les
travailleuses en souffrance...»
31 octobre 2013 : preuve que la lutte peut payer,
l’envoi des C4 par la commune de Colfontaine a été suspendu.
Gaëtan
Lelong : « la grande mobilisation citoyenne n’y est pas étrangère.
Maintenant, il faut rester vigilant puisque
c’est provisoire. La bonne nouvelle est que, grâce à cette décision, la
CGSP et la Commune sont de nouveau autour de la table et une nouvelle réunion
avec les trois parties concernées à savoir le syndicat, la commune et la
société privée est prévue le jeudi 7 novembre.
Nul doute
que la CGSP y demandera la réintégration des travailleuses déjà licenciées.
Sauver l’emploi et de préférence public est LA priorité ».
L'opposition exige un conseil
communal extraordinaire le 14 novembre
Un tiers des
conseillers communaux demandent au collège de convoquer le conseil communal
pour une séance extraordinaire. Une irrégularité semble avoir été
commise : le 30 avril dernier, le collège avait arrêté l’ordre du jour en
convoquant tous les conseillers pour le 14 mai. Parmi les points prévus, un
concernait directement la situation des techniciennes de surface et leur
transfert vers le secteur privé. Or, le jour du conseil communal, ce point
avait disparu de l’ordre du jour sans raison apparente. « Je compte bien
demander des explications. Ça donne vraiment l’impression qu’on a voulu nous
cacher quelque chose » explique Jean-François Hubert (Conseiller communal
PTB Colfontaine).
John Beugnies.
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