mercredi 20 novembre 2013

Protestation contre les vagues de licenciements à Belref

60 syndicalistes sont venus protester devant l'entrée de Belref (ex Press-Daimler) ce lundi 18 novembre dès 6 h30 du matin. Le piquet n’a laissé entrer ni sortir les camions de livraison.

Frédéric Michel et Eddy Bertens
Thérèse Michels

Belref Refractories (à Saint-Ghislain, région de Mons) est une entreprise spécialisée dans la production de briques réfractaires que Domenico Léone a reprise en juillet 2010. Si l'entreprise comptait 125 travailleurs, elle n'en compte plus aujourd'hui que 86 : 64 ouvriers et 22 employés. Ce que reproche la FGTB, c’est l’utilisation d’un procédé qui permet d’éviter le passage par une procédure Renault. Léone licencie les gens par rapport à son carnet de commandes et déclare : « La loi m’autorise tous les deux mois de pouvoir mettre 10% de mon personnel dehors ! »
Eddy Bertens, délégué principal FGTB : « Le patron a commencé par mettre fin aux contrats des CDD et des intérimaires. Et depuis quelques mois, il s'en prend aux CDI, 26 déjà. Aujourd'hui pourtant, les commandes ont repris et il n'y a plus de chômage économique. » Il faut savoir que Léone est aussi patron de Fusiref dans le Nord de la France, et surtout président de l'Albert, le club de foot de Mons.
Mais la FGTB va plus loin et dénonce le fait que la société privilégie le licenciement d'ouvriers ayant le plus d’ancienneté. Elle explique ce choix par le résultat de l’accord sur l’harmonisation des statuts entre ouvriers et employés : cet accord améliore en effet les conditions de préavis des ouvriers plus anciens à partir du 1 janvier 2014. Il est donc plus rentable de… s’en débarasser avant.

« Nous avions trop d'ancienneté ! » 

Plusieurs des ouvriers licenciés de Belref étaient présents à l'action. Des anciens de Zircor, entreprise de blocs réfractaires, qui a fait faillite le 4 novembre 2010.
Michele Fierro, le plus ancien de Zircor, 23 ans de travail : « Quand Léone a repris Zircor en janvier 2011, nous avons gardé tous nos acquis, y compris notre ancienneté. Il déclarait partout dans les médias qu'il allait garder tous les ouvriers de Zircor, nous allions travailler en continuité. Toutes les machines de Zircor ont été installées à Belref. Mais il nous a licencié tous, 3, 4 à la fois, le plus vite possible, avant le 1 janvier 2014. Nous avions trop d'ancienneté ! Il a laissé tomber la fabrication des blocs alors qu’il avait reçu des subsides de la Région wallonne pour garder le four en activité. Nous avions des conditions de travail déplorables à Belref, nous devions manger sur des blocs. Il investit beaucoup pour le club de Mons, les joueurs ont tout ce qu'il faut : costumes, chaussures et gants de qualité. Et nous ? Nous avions des bottines trouées, pas de gants, pas de lunettes de sécurité, nous manquions de matériel pour travailler convenablement ! Quand il a repris Zircor, ce n'était pas pour la production, encore moins pour ses ouvriers, il était juste intéressé par le site et ses bâtiments. »
Les délégations de solidarité sont venues de partout : Akzo, Bridgestone, Caraman (hôme), Eko-services, Holcim, Laurenty, Lebailly Refractaires, Manufacture du Verre, Polyol, Sécuritas, Toit et Moi, les Métallos de AW Europe, Doosan, Nexans Dour, NLMK Jemappes Steel Center, Opticable Frameries, le SETCA, la Centrale Générale, la MWB, Sandra Goret, secrétaire de la FGTB Mons-Borinage, ainsi qu'une délégation du PTB, avec e.a. John Beugnies, conseiller communal du PTB à Mons et Jean-François Hubert, conseiller communal PTB à Colfontaine.
 Aucun travailleur de Belref ne se trouvait avec eux. Effectivement le patron les a menacés en disant que ceux vus dans le piquet feraient partie de la prochaine vague de licenciements.

(Photos: Thérèse Michels)



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