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mercredi 24 février 2010

Carrefour Grands Prés : Fermé pour cause de solidarité!

Ce matin du jeudi 24 février, le personnel du magasin CARREFOUR situé sur le complexe "les grands prés" s'est réuni en assemblée, pour débattre de leur avenir, et éventuellement établir une stratégie d'actions pour les prochains jours. Le magasin est fermé, le personnel est en grève.

La délégation syndicale est sous le choc. Pas loin de 1.700 travailleurs de cette entreprise commerciale dit "de grande distribution" seront privés de leur boulot, licenciés, alors que la chaîne de magasins se trouvait largement bénéficiaire.

C'est proprement indécent, et surtout INADMISSIBLE!

Les articles publiés sur le site national du Parti du Travail de Belgique:

« 1687 licenciements, 21 magasins fermés : l’annonce de Carrefour est indécente. Le centre de coordination de Carrefour Belgium a fait pour 381 millions de bénéfices l’an passé sur lequel il a payé un impôt de… 33.225 euros. Ce qui fait un taux de 0,008%. Et son bénéfice cumulée s’élève à 1,57 milliards.» a réagi Raoul Hedebouw, porte-parole du PTB. Lire la suite en cliquant ici...

Un séisme social a éclaté dans les grands magasins Carrefour. La direction du no 2 mondial de la distribution a perpétré ce mardi une attaque contre 21 magasins et en menace 21 autres. Lire la suite en cliquant ici...

Carrefour vide ses caisses: En grattant les comptes de Carrefour en Belgique, on trouve – entre autres joyeusetés – une ponction d’un milliard dans les caisses et un taux d’imposition de… 0,008 %. Lire la suite en cliquant ici...

Le Parti du Travail de Belgique de Mons-Borinage, comme partout ailleurs, se range en solidarité aux côtés des travailleurs des magasins carrefour Grands Prés.
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mardi 17 novembre 2009

Exclusif :: Le top-30 des fortunes possède 785 filiales paradisiaques

Marco Van Hees (Article extrait du site PTB.BE)

Parmi les 30 plus grosses fortunes de Belgique, 27 possèdent des sociétés détenant des filiales dans des paradis fiscaux.

Les richards vivent-ils au paradis ? Non, ils vivent aux paradis. En effet, chaque paradis fiscal a ses particularités. Ainsi, les fortunés belges (ou les riches exilés fiscaux que nous n’enfermons pas dans des centres fermés) profitent chez nous de l’absence d’impôt sur le patrimoine. De même, leurs multinationales bénéficient du régime fiscal des centres de coordination ou du régime qui les remplace, les intérêts notionnels.

Mais leurs groupes créent aussi des filiales dans d’autres paradis fiscaux, qui présentent des attraits spécifiques. Nous avons épluché les comptes des sociétés des trente premières fortunes belges[i] et avons localisé leurs filiales paradisiaques. Au total, 785. Impressionnant ! Même si Fortis Banque ­– le bébé dont on a retiré la garde à Maurice Lippens – en accapare la moitié.

Le paradis le mieux représenté est le Grand-duché de Luxembourg, avec 220 filiales. Trois richards y ont d’ailleurs établi aussi la maison-mère de leur groupe : Jan De Nul, Theo Roussis et son épouse Gunhilde Van Gorp, ainsi que le baron Dominique Collinet. Contrairement aux normes internationales, la loi belge permet aux résidents d’administrer des trusts à l’étranger. Dans les années 90, ce même baron avait nommé comme administrateur de son centre de coordination un certain… Didier Reynders, le futur ministre des Finances.

Le Libéria est spécialisé dans les pavillons de complaisance et, à l’instar des îles Marshall et du Luxembourg, dans les montages financiers pour leasing maritime. Justement, les sociétés maritimes de la famille Saverys, CMB et Euronav, détiennent 15 filiales au Libéria, 5 aux îles Marshall et 3 au Luxembourg. Quelle coïncidence, non ?

Enfin, il y a les filiales hors concours. Nous n’avons pas retenu celles installées en Belgique, bien sûr, ni aux Pays-Bas et à Londres (pourtant considérés comme des paradis fiscaux) en raison de la difficulté d’y distinguer filiales ordinaires et filiales paradisiaques. Mais relevons par exemple que la Sofina, holding de la famille Boël, possède 10 % de RAB Finance, un hedge fund basé à la City de Londres. Les hedge funds, fonds spéculatifs considérés comme les pirates de la finance, sont pour deux tiers d’entre eux implantés dans des paradis fiscaux.

Nous n’avons pas non plus repris les sociétés familiales à partir desquelles nos trente richards contrôlent le capital de leur groupe. Une telle société peut aussi avoir des raisons de s’implanter dans un paradis fiscal. Si ça vous tente, sachez tout de même qu’à Jersey, par exemple, les sociétés de ce genre sont créées pour des fortunes d’au moins un million d’euros.

dimanche 18 octobre 2009

"Preiss-Daimler" St Ghislain (ex-Belref) - Toute une histoire... + Discours syndical

L'industrie céramique Boraine, aussi ancienne que la Belgique...

Depuis le 19ème siècle, l'industrie céramique a toujours occupé une place prépondérante dans la région de Mons-Borinage. A Saint-Ghislain, Hautrage, Baudour, Tertre, Ghlin, Quaregnon, Wasmuël,...de nombreuses usines y produisaient des briques réfractaires destinées aux secteurs de la verrerie, de la sidérurgie, de la cimenterie ou simplement dans le secteur des marchands de matériaux. D'autres usines fabriquaient des briques pour le secteur de la construction, du carrelage en grès particulièrement résistant, des isolateurs, de la porcelaine ou encore de la faïence. Les matières premières provenaient en grande partie des carrières environnantes.

Ainsi, depuis 1834, les travailleurs de la société Preiss-Daimler située à Saint-Ghislain, beaucoup plus connue sous le nom BELREF, fabriquent des briques réfractaires destinées aux fours de verreries ainsi qu'aux sidérurgistes. Cette société, véritable fleuron de l’industrie boraine, a été brutalement mise en faillite le 29 septembre 2009. Il est à souligner que seule l’usine belge est mise en faillite par la maison mère allemande P.D. GROUP avec ses 12 millions € de profit dégagés en 2008.

Celle-ci va poursuivre ses activités en Allemagne, Tchéquie, Chine et ailleurs dans le monde.
PREISS DAIMLER s’est comporté comme un « patron voyou » en ne respectant pas ses obligations légales et conventionnelles (non paiement des salaires de septembre, préavis,….).
Il s’agit d’une véritable catastrophe pour l’emploi régional : 173 emplois directs sont perdus sans compter les emplois indirects.
En fait c’est toute l’industrie de la céramique boraine qui est en train de disparaître de la carte.
NGK BAUDOUR (ex CERABEL), RNI, Briqueterie DURIEUX, VESUVIUS HAUTRAGE, BELREF SAINT-GHISLAIN ont cessé de vivre en quelques mois. L’épine dorsale du Borinage industriel est en train de passer de vie à trépas.

C’est dans ce contexte qu’une manifestation pour l’emploi a eu lieu le 16 octobre face à l’usine Belref de Saint-Ghislain. Plusieurs centaines de personnes ont manifesté leur solidarité avec les 173 travailleurs de Preiss- Daimler (parmi les manifestants, une présence très symbolique, celle de la délégation syndicale de Bridgestone Frameries en Front Commun). De nombreuses entreprises de la région étaient représentées et tous ont fortement manifesté leur volonté d'unification, de radicalisation des réactions contre les "patrons voyous" qui ne reculent devant rien pour assouvir leur soif de profits.
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Discours intégral d’Alain de Nooze (secrétaire régional de la centrale générale F.G.T.B. Mons-Borinage.

« Cher(es) Camarades,

Au nom de la centrale générale F.G.T.B. Mons-Borinage, nous tenons à vous remercier chaleureusement pour votre présence, aujourd’hui sur le site de Saint-Ghislain.
Cela nous fait chaud au cœur de vous voir aussi nombreux manifester votre solidarité avec les travailleurs de BELREF et leur famille. Cela fait plaisir de voir une telle volonté pour que votre usine continue de vivre malgré la faillite.

Une faillite injuste voulue par PREISS DAIMLER, un patron voyou parti sans payer les salaires, ni les préavis de 173 travailleurs. Un PREISS DAIMLER qu’il faut rayer de notre mémoire. Notre usine s’appelle BELREF. Elle est présente à Saint-Ghislain depuis 1834. On ne va pas accepter qu’elle disparaisse comme ça. On ne veut pas qu’elle devienne un nouveau chancre au cœur du Borinage. Car, comme le disait un journal, la semaine dernière, BELREF est le joyau de l’industrie boraine et il doit le rester.

BELREF est connu dans le monde entier pour produire la meilleure silice sur le marché. BELREF a sa place pour fournir ses produits aux verriers, aux sidérurgistes sur le plan international.
Alors, comment expliquer le gâchis actuel ? Comment expliquer la déconfiture de toute l’industrie céramique présente au Borinage en moins de 3 ans ?
  • NGK BAUDOUR (CERABEL) : fermeture en 2006
  • R.N.I. : faillite en 2008
  • Briqueterie DURIEUX : fermeture en 2008
  • VESUVIUS HAUTRAGE : fermeture en 2009
  • PREISS-DAIMLER : faillite le 28/09/2009
C’est tout le borinage industriel qui est en train de disparaître.

Il est temps de réagir. Demain, il sera trop tard.


Nous avons au Borinage les hommes, le savoir-faire, les matières premières qui ont fait sa renommée et en particulier celle de la céramique.


Cependant, par la faute du système capitaliste, par la faute des multinationales qui délocalisent, qui gèrent mal, qui se comportent comme des voyous, nos usines ferment, nos camarades et leur famille sont réduits au chômage et à la misère. C’est un scandale ! Le scandale d’un système laxiste où les patrons peuvent tout se permettre sans être inquiétés par la justice.

BELREF est un malheureux exemple supplémentaire de ce laxisme. Depuis une quarantaine d’années, depuis l’abandon de l’entreprise par la Société Générale, BELREF n’a plus été géré correctement par ses dirigeants et n’a pas obtenu les investissements nécessaires.


Il est évident que PREISS DAIMLER en rachetant Saint-Ghislain en décembre 2004 pour une poignée de cacahuètes avait une idée bien précise : supprimer un concurrent afin de favoriser ses implantations en Allemagne et en Tchéquie.

Aujourd’hui, ce sont les travailleurs borains qui trinquent alors qu’ils ont consenti tellement d’efforts, de sacrifices pour maintenir leur usine en vie.


C’est pourquoi, tous ensemble, nous allons faire le maximum pour que BELREF continue de vivre.


La Curatelle a décidé de poursuivre les activités pendant quelques semaines pour finir les en-cours de commande, la SOGEPA (Région Wallonne) va financer un bureau d’études spécialisé en vue de trouver un repreneur industriel, de nombreux parlementaires nous soutiennent, des repreneurs potentiels ont déjà visité l’usine.

Ce sont des signaux encourageants mais la partie est loin d’être gagnée. Le chemin à parcourir pour sauver tout ou partie de l’usine sera encore long, parsemé d’embûches. Pas d’illusion à se faire. Il faudra énormément de volonté, de persuasion pour aboutir au résultat que nous voulons tous… Un BELREF qui repart de l’avant.

Croyez-moi, mes Chers Camarades, c’est avec beaucoup d’émotion que je vous le dis, votre syndicat, la centrale générale F.G.T.B. (avec l’aide de toutes les bonne volontés) fera tout ce qui est humainement possible de faire pour sauver BELREF, votre usine.


Camarades,


Serrons-nous les coudes pour que demain le Borinage, terre de labeur et de solidarité, ait lui aussi une part de soleil ! »

Alain DE NOOZE

samedi 17 octobre 2009

Manifestation Preiss Daimler à St Ghislain (article + vidéo JT TéléMB)


Colère et espoir ...

Vendredi 16 octobre, plusieurs centaines de travailleurs se sont rassemblés devant Preiss Daimler, l'ancien Belref à St Ghislain. Il y avait ceux de Belref mais aussi de nombreuses délégations de partout du Borinage, même de Verviers. A l'appel de la Centrale Générale.

Lucien Ferrarini, délégué principal FGTB de Preiss-Daimler Refractories (Belref):
“Nous nous attendions à une restructuration, un plan Renault, mais pas à une faillite. Une faillite organisée en plus. Car le patron a les moyens ! Le groupe a fait un bénéfice de 12 millions d'€ en 2008. Des commandes il y en avait, mais nous ne les connaissions pas, car nous n'avions plus de service commercial ici. Toutes les commandes étaient distribuées par le siège central en Allemagne aux autres sièges. De plus, le vendredi la Direction retire 240.000 € de liquidités de la caisse de Belref, et le lundi 28 septembre il déclare la faillite ! Les salaires de septembre ne sont pas payés, ni les préavis ! Des familles se sont retrouvé sans revenu du jour au lendemain. Elles ne toucheront que leur chômage en octobre.”

Jocelyne, épouse d'un ouvrier de Belref: “Nous n'avons qu'un seul revenu dans le ménage et 3 enfants, nous devrons vivre avec 1.300 € par mois au lieu de 1.900. En début de mois, 800 € partent déjà directement pour les factures. La grande a 13 ans, elle voudrait devenir içnfirmière. Serons-nous capable de lui payer ces études-là ? Déjà maintenant, pour un voyage scolaire qui coûte 185 € nous payons sur plusieurs mois. Quand mon mari m'a téléphoné que c'était la faillite, j'ai pleuré durant une semaine. Il a déjà cherché du travail ailleurs. Il est mécanicien d'entretien, mais sur les 18 ans qu'il a travaillé à Belref, il a presque tout le temps fait le même boulot spécialisé. Cette spécialisation-là, on en a pas besoin ailleurs. Il a 38 ans, va-t-il trouver quelque chose ?

Yvan, ancien de Vesuvius: “j'ai commencé à Belref il y a 32 ans. Lors de la crise des années '90, il y a eu une scission, une partie de Belref (sur Hautrage) est devenu Vesuvius, où j'ai travaillé depuis 2004. Notre usine a fermé en juin, mais nous avons au moins su obtenir un plan social. N'empêche que les patrons ont vraiment profité de la crise pour toutes ces fermetures et faillites. Ils n'en ont rien à cirer qu'avec notre pouvoir d'achat actuel, les travailleurs n'ont pas su mettre un franc de côté pour voir venir !”

Lucien Ferrarini: “Aujourd'hui, la curatelle travaille pour récupérer les clients qui étaient des anciens clients de Belref, mais dont Preiss Daimler s'est accaparé. Notre manifestation d'aujourd'hui s'adresse aux politiques pour qu'ils nous aident à trouver un repreneur fiable”.
Pour la Centrale Générale, l’objectif était d’attirer l’attention de pouvoirs publics et d’un éventuel repreneur, indique la Centrale générale FGTB. « Nous savons que deux opérateurs industriels ont pris contact récemment avec les curateurs et que la Région wallonne suit le dossier de reprise via la Sogepa », explique le secrétaire fédéral Paul Lootens. « Mais nous tenions à exprimer notre ras-le-bol. Les travailleurs n’ont pas reçu leur salaire de septembre et, d’après mon expérience, ils devront attendre un an voire un an et demi avant que le fond de fermeture les dédommage ».

Selon le journal Le Soir, la curatelle a déjà obtenu du tribunal la continuation des activités et l'embauche de 30 ouvriers et 12 employés, par “contrats à tâche déterminée”. Une cellule commerciale a été relancée qui reçoit déjà des nouvelles commandes. Un des quatre fours serait rallumé fin du mois pour honorer les commandes... Les travailleurs espèrent.

vendredi 16 octobre 2009

Manifestation à St Ghislain [16 octobre 2009] contre les excès patronaux et les fermetures arbitraires des usines dans la région de Mons-Borinage.


Album-photos de la manifestation de St Ghislain, le 16 octobre 2009
(cliquez sur l'image ci-dessus).


Au départ de l'usine "Preiss-Daimler Refactories", la manifestation interprofessionnelle de St Ghislain, a rassemblé quelques centaines d'ouvriers de cette entreprise et d'autres de la région de Mons-Borinage, des syndicalistes [dont certains venus de Verviers], des mandataires politiques. Le Parti du Travail de Belgique était bien présent, en soutient à la cause des travailleurs de la région.

Le pouvoir politique fut vivement interpelé lors des discours des responsables syndicaux, appelant à une plus grande responsabilité. Tout en dénonçant les excès patronaux arbitraires, qui, sous prétexte de crise économique, n'hésitent pas à fermer des usines rentables, mettre des milliers de gens à la rue, leur faisant perdre leur emploi, tout en "s'en mettent plein les poches" sur le dos de la main d'œuvre qui les fait vivre. La crise économique ne doit pas être un prétexte, car cette crise n'est pas celle des travailleurs!

Le mécontentement des travailleurs, qui dénoncent la situation socialement catastrophique, dont l'issue impliquera à terme la création d'un grand chancre économique à l'échelon régional. La solidarité et la lutte ouvrière semble le moyen le plus efficace pour contrer la propagation de ce phénomène.

Un article plus complet sera prochainement publié sur ce blog, donnant plus de détails sur cette action.

vendredi 2 octobre 2009

La Poste :: Le mouvement de grève s'étend



L’arrogance du grand patron Johnny Thijs dans les médias et la mise en route de « facteurs de quartier » dans quelques bureaux pilotes a déclenché la colère des postiers. La grève s’étend.

Depuis le début de la semaine, le nombre de facteurs en grève ne cesse d’augmenter. Lundi, c’était la région de Visé qui était à l’arrêt. Depuis, des actions ont eu lieu dans le Hainaut et à Bruxelles. Jeudi et vendredi, les centres de tri de Bruxelles X et Liège X sont paralysés, de même que le centre de distribution de Charleroi. Septante bureaux de poste étaient en grève en Wallonie et Bruxelles.

Complicité étroite entre postiers et syndicalistes

Qu'on ne dise plus que les postiers « ne veulent plus bouger » ou que « nos syndicats sont pourris ». Car ce sont bien des syndicalistes qui sont allés expliquer aux facteurs dans les bureaux pilotes que leur métier risque de disparaître. Les facteurs ont bien compris et ont débrayé. Et pas seulement dans les bureaux concernés. « Plus de trois quarts des bureaux en grève ne sont pas ceux qui ont été choisis pour tester le concept de facteur de quartier », affirme André Blaise (CSC Transcom) à Vers l’Avenir. Que ce soit au sommet ou à la base des syndicats, des postiers ont pris leurs responsabilités.

Et si la grève s'est étendue aussi spontanément, c'est parce que dans de nombreux bureaux, les facteurs et les délégués « n'attendaient que ça » : qu'il y ait enfin un mouvement généralisé contre ce projet qui signifie la disparition du métier de facteur.Ils en ont marre aussi de vivre une restructuration après l'autre.

L'arrogance de Johnny Thijs dans les médias - « c'est ça ou la faillite » a-t-il déclaré le 30 septembre - a provoqué encore plus la colère, et a décidé les facteurs de Charleroi et du Borinage à s'y mettre à leur tour. Y compris de nombreux contractuels à durée déterminée qui se rendent compte qu'ils seront les premiers à être éjectés. Dans les centres de tri de Liège, Bruxelles et Charleroi, les postiers ont bien compris que ce qu’on veut leur imposer signifie une attaque sans précédent à leur statut et à leurs conditions de travail. « En imposant ce nouveau genre de livreur, la direction méprise la façon dont nous avons travaillé jusqu’à maintenant. Notre conscience professionnelle nous faisait parfois chercher pendant des heures après une bonne adresse. Avec le nouveau système, ce ne sera plus possible. Une enveloppe mal rédigée retournera directement à l’expéditeur » disait un facteur au piquet de Seraing. « En plus, proposer un tel salaire ça ne permet pas de vivre décemment. Déjà nous on ne s’en sort pas, qu’est-ce qu’on peut faire avec 8,5 euros de l’heure ? » ajoute une factrice qui fait les tournées depuis 26 ans.

Ce que veulent les postiers : le retrait pur et simple des livreurs ou facteurs de quartier

L'urgence est là : le 17 octobre sera la date à laquelle la direction « peut » légalement imposer son projet. Dans ce cas, au 1 janvier 4000 livreurs mi-temps remplaceraient déjà 2000 facteurs temps plein, alors qu'il n'y a que 500 départs naturels d'anciens facteurs. Qu’est-ce que cela signifie pour 1.500 autres facteurs ?Perdent-ils leur tournée, le titulariat ???

Même les personnes travaillant pour des chèques-service gagnent plus: 9 € net de l'heure. D'habitude des entreprises délocalisent le travail vers d'autres pays à bas salaires, et c'est un scandale. La Poste fait pire: elle délocalise le travail des facteurs en Belgique et crée des sous-statuts.

Les facteurs sont dans le Top 5 des métiers les plus appréciés. Managers et politiciens sont dans le Top 5 des métiers les moins fiables. Pouvons-nous donc accepter que des topmanagers détruisent le métier des facteurs ?

Johnny Thijs prétend que c’est la crise et qu’il n’y a pas moyen de faire autrement. Mais le chiffre d'affaires de La Poste a augmenté de 2,2 %. Les actionnaires de La Poste ont touché un dividende de 172 millions d'euros en 2008 contre 60,8 millions en 2007. L'actionnaire privé, CVC Capital Partners, a ainsi obtenu une marge bénéficiaire de 28 %.

« Nous proposons dès lors un moratoire sur la distribution des dividendes aux actionnaires tant que les conditions de travail sont ainsi mises en danger ! » avance Raoul Hedebouw, porte-parole du Parti du Travail de Belgique. « La somme de 172 millions d'euros représente environ 4000 emplois. Si les actionnaires ne prenaient que la moitié de leur bénéfice, cela pourrait sauver déjà 2 000 emplois temps plein… C’est une solution bien plus sociale que de recourir à des « facteurs de quartier » ! »

Une loi postale contraignante

Et l’ouverture totale du marché postale imposée par l’Union européenne en 2011 ? Impossible de l’arrêter ?

Pas si l’Etat belge joue bien son rôle et fait adopter une loi postale qui oblige tous les opérateurs postaux à travailler 5 jours/semaine, sur l'ensemble du territoire, avec les mêmes conditions salariales actuelles qu'à La Poste. Avec interdiction de faire appel à des indépendants ou des livreurs. C’est la proposition pour l’immédiat du PTB. 

La nouvelle loi postale doit encore être votée au Parlement. « Là, on verra les partis politiques au pied du mur », dit un délégué liégeois. « Mais je crains que le fossé entre les syndicats et les partis dits de gauche au gouvernement devient de plus en plus grand. »

A partir du 5 octobre, les actions continueront, avec des tournantes par bureau.

Alice Bernard




vendredi 25 septembre 2009

Taxe des millionnaires et budget 2009.



Après des années de restrictions, de perte massive d'emplois ...


Nous n'allons pas payer deux fois leur crise!

  • Ni en épargnant sur la santé, les services publics et l'enseignement
  • Ni en travaillant plus longtemps, à des salaires trop bas ou dans des emplois précaires
  • Ni en imposant de nouvelles taxes aux gens
  • Ni par des taxes supplémentaires sur l'épargne-pension


Les responsables de la crise doivent payer

Les banques et les millionnaires!

(Faites défiler le slide-show ci-dessous comme un diaporama classique, avec possibilité de vue plein-écran):

mercredi 16 septembre 2009

Manifestation de soutien, à Charleroi le 9 octobre

Hier, 15 septembre, la CSC et la FGTB ont tenu une conférence de presse, afin d'annoncer un mouvement...
La situation socio-économique du pays se dégrade de plus en plus, le chômage ne cesse d'augmenter,...et dans tout ça, qui paye déjà et va encore payer la crise? NOUS!!!
Vous aussi vous en avez marre de ne pas être entendu???
Alors, venez le dire avec nous le 9 octobre, lors de la manif organisée par les syndicats de Charleroi, en soutien du rassemblement de Bruxelles.
RDV à 10h, à la place Buisset pour finir à 11h30 sur la place du Manège pour le meeting de clôture.

La Poste impose des « sous-facteurs » contre l'avis syndical

Précédent dangereux pour les entreprises publiques

La Poste impose des « sous-facteurs » contre l'avis syndical

La Poste et le front commun syndical s’opposent sur le statut des nouveaux “facteurs de quartier”. La Poste passe outre l'avis syndical. Les syndicats se réunissent pour élaborer la riposte.

Il y a déjà plus d’un an, la Poste annonçait son intention d'introduire un système de « livreurs » à temps partiel, à l’instar de la Hollande. Ils se voient juste aujourd’hui affublés d’un autre nom: facteurs de quartier. La version finale que la direction a défendue devant la Commission Paritaire de jeudi 10 septembre prévoit pour ces derniers un salaire horaire brut de 8,41 €. Ces facteurs seraient engagés sur une base de 3h 47 par jour. Après six mois ininterrompus de travail, de petites primes s'y ajouteraient: 1,41 € de chèque-repas, 0,369 € par jour d'indemnité RGPT (prime pour travail extérieur sans infrastructure, notamment sans WC qu'il faut donc pouvoir payer durant la tournée), 0,05 € par km pour l'utilisation du vélo personnel.

La crainte des syndicats est très clairement la disparition du statut des facteurs actuels, par un procédé d’extinction progressive au profit de « sous-facteurs », moins chers et moins protégés, qui viendraient remplacer les départs à la pension.
En outre, les “facteurs de quartier” seront-ils des salariés ou des indépendants ? Car la loi postale n'est toujours pas votée. Si le Ministre Van Quickenborne arrive à imposer son point de vue, les concurrents pourront travailler avec des indépendants. Dans ce cas, la Poste fera de même!

Pas de fatalité

Après le non syndical, La direction de la Poste a fait savoir qu'elle « prendra les dispositions nécessaires pour poursuivre la réorganisation. » L'article 35 de la loi de 1991 prévoit que lorsqu'une proposition est refusée en Commission paritaire, la Direction a le droit de passer le relais au Conseil d'Administration qui peut alors décider seul.

Cet article de la loi sur les Entreprises Publiques n’a jamais été appliqué et il s’agirait d’un précédent dangereux: les syndicats sont mis sur le côté. Si cela passe à La Poste, demain il peut être d'application aussi à la SNCB ou à Belgacom. Les réactions syndicales fusent. Michel Meyer (CGSP Poste) : « Désireuse de réaliser des bénéfices en pratiquant le dumping social, La Poste n'apporte aux agents aucune certitude quant à la stabilité de l'emploi.»
Réaction immédiate aussi à Liège et à Seraing où les facteurs et trieurs de nuit sont partis en grève dès ce fameux jeudi-soir.

Pour ceux qui verraient là une fatalité, rappelons que les actionnaires de la Poste ont touché en 2009 un dividende de 172 millions d'€ contre 60,8 millions en 2008 (1). 86 millions d’euros pour l'Etat, et 86 pour l'actionnaire privé. Ce dernier, CVC Capital Partners, obtient ainsi une marge bénéficiaire de 28 %. Voilà le résultat de toutes les restructurations à la Poste.
Pour le premier semestre de 2009 également, « l'entreprise a pu réduire encore ses frais de fonctionnement et ainsi limiter les dégâts (des effets de la crise). Grâce à ces économies, le résultat d’exploitation normalisé du premier semestre 2009 (139 millions d'€) a pu être maintenu au niveau du premier semestre 2008 (135 millions d'€).»(2)  Les actionnaires sont ainsi rassurés pour leurs prochains dividendes !
Tout ça sur le dos des postiers et des usagers.

Le PTB a donc fait le calcul suivant: Si la somme de 172 millions d'€, au lieu d'être distribuée aux actionnaires, était ré-investie dans la Poste, sous forme d'emplois, cela représenterait environ 4 000 emplois… solution plus sociale que de recourir à des “facteurs de quartier” !

Edith Janssens
___________________
(1) Le Soir, avril 2009
(2) Communiqué de la Poste, 31.08.09

jeudi 3 septembre 2009

Interdire les licenciements dans les entreprises bénéficiaires.

Première mesure à prendre dans le plan de relance économique : interdire les licenciements dans les entreprises bénéficiaires !


Image caterpilar pour blog compCe n’est pas le PTB qui le dit, c’est notre ministre des finances. Selon Didier Reynders : « pour sortir de la crise actuelle, il faut redonner confiance au consommateur ».


En y réfléchissant bien, dans les familles de travailleurs, quel est le principal frein à l’investissement ? Qu’est-ce qui nous fait réellement hésiter à construire ou acheter une nouvelle habitation, investir dans l’isolation, dans l’achat d’une nouvelle voiture moins polluante, une nouvelle chaudière économique, etc… ? La première chose à laquelle on pense, c’est : « oui mais, si je perds mon boulot, comment on va faire pour s’en sortir… ? ».


Il y a quelques années, lorsqu’on travaillait dans une entreprise en difficulté, on éprouvait tout logiquement cette inquiétude. Aujourd’hui, une entreprise largement bénéficiaire licencie « par anticipation » au nom de la bonne gestion alors qu’il serait tout à fait possible de redéfinir les productions sans léser les salariés. La raison invoquée est la réorganisation de l'entreprise afin de sauvegarder sa compétitivité même si les difficultés ne sont pas encore concrétisées. En réalité, la finalité unique est de faire des bénéfices plus élevés pour satisfaire l’appétit des actionnaires.


Les conséquences sont énormes sur la confiance du « consommateur », pour reprendre les termes Monsieur Reynders. Si, même dans des entreprises bénéficiaires, vous risquez de perdre votre job, naturellement vous n’oserez pas investir.


C’est pourquoi, nous sommes persuadés, au PTB, qu’un des meilleurs moyens d’activer la relance économique, serait d’interdire les licenciements dans les entreprises qui font des bénéfices.

John B.

mercredi 2 septembre 2009

Budget fédéral à la recherche d’argent :: À quelle porte frapper ?


6b7a74d9b325 milliards d’euros. Pour la rentrée, patrons et ministres lancent leurs idées pour combler le gouffre du budget fédéral. Mais d’autres pistes de solutions sont avancées, notamment par les syndicats ou le Parti du Travail de Belgique (PTB).
 
Chez vous (selon les patrons ou les ministres libéraux)…

1. Consacrer moins d’argent aux soins de santé

Rudy Thomaes, dirigeant de la fédération patronale FEB, ne veut plus que le budget des soins de santé puisse augmenter de 4,5% par an, comme prévu dans la loi . Pour la FEB, les 23 milliards d’euros de la sécurité sociale consacrés aux soins de santé doivent diminuer.
    Ces 4,5% de croissance sont une norme arrachée par les syndicats en 2003, qui prend en compte une augmentation normale et nécessaire des dépenses en matière de santé : la population vieillit, la médecine progresse. Donc les besoins augmentent. De plus, les factures d’hôpitaux font exploser le budget des malades. Toucher à ces dépenses pourrait donc faire mal.

2. Moins de fonctionnaires et de service public, du fédéral au communal

La FEB veut réduire fortement le nombre de fonctionnaires et économiser ainsi 5 milliards d’euros. Sont visés : les fonctionnaires fédéraux (pense-t-on au domaine des finances où il manque de personnel pour lutter contre la fraude fiscale ?), et aussi – voire surtout - les agents communaux (pense-t-on aux balayeurs de rue ou aux employés des CPAS ?). Les pensions des fonctionnaires seraient aussi en ligne de mire.

3. Un « index vert » pour bloquer les salaires

Taxer les plus riches ? Pas question pour la FEB. Mais « aucun interlocuteur en Europe ou en Belgique ne peut refuser le débat sur la fiscalité verte. », estime Rudy Thomaes. Va pour taxer plus l’énergie ou des produits comme les bouteilles plastiques. A charge du consommateur.
    Mais le chef de la FEB précise qu’« il ne faut pas que, via l’index, cela entraîne une hausse des salaires. ». Sa solution : « un filtre pour que les produits plus chers ne fassent pas augmenter l’index, ce qui rendrait les salaires plus élevés. » En somme, la FEB veut introduire un « index vert ». Depuis 1993, la liaison des salaires au coût de la vie, via l’index, n’est plus totale : essence, diesel et cigarettes ont été retirés. On appelle ça pudiquement « l’index santé ».
    La FEB veut retirer de l’index toute une série d’autres produits qualifiés de polluants. L’index santé deviendrait l’index vert. Au nom de l’écologie, le patronat veut bloquer les salaires.
    Caroline Ven, chef de cabinet d’Herman Van Rompuy, chargée des questions socio-économiques, va moins loin mais insiste : « il est essentiel de maintenir la modération salariale. »

4. Augmenter les taxes sur l’énergie

Le secrétaire d'Etat Bernard Clerfayt (MR) propose d’augmenter les taxes sur l'énergie pour faire baisser les charges sur le travail.
    Ce qui est sûr : selon son plan, vous devrez payer plus. Il vise à augmenter progressivement les accises sur le diesel, le mazout et le gaz naturel de chauffage. Recettes attendues : 1,6 milliard d’euros. Votre facture était déjà élevée. Et bien avec le MR, ce sera encore plus cher, quelque soit votre revenu. Mais votre patron, lui, bénéficiera de la baisse des charges sur le travail.

… ou chez eux (selon les syndicats ou le PTB)

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